• hors humain

    il y a des êtres qui nous percutent et nous sortent de la torpeur du quotidien ... Hors Humain est de ceux-là

    "... Il n’y a pas de doute possible : le désert de béton, comme
    tous les déserts, est extrêmement vivant. Les insectes se fondent dans le sable, et dans le béton de la ville de la même façon. Marcher pieds nus aiguise la vision. Mais l’humain ne voit ni cet infiniment petit, ni l’infiniment grand. Il observe l’échelle humaine, sans Jacob le grimpeur. Dans la construction urbaine, il a mis toute sa créativité mais aussi toute ses horreurs. Sa beauté sabotée.
    C’est dans l’urbain en lune noire que les entités reviennent contrôler ce que font les autres. Entre l’homme qu’il a été et l’homme disparu, il doit y avoir une rencontre. Le second ne doit pas être très heureux de voir ce que le premier fait sur cette Terre. Les immeubles sont des caveaux ambulants statiques, tiroirs de morgue. Les fenêtres sont hermétiques, fermées. Les enfants n’ont aucune chance de faire rentrer l’air dans leurs chambres. Les portes du bas d’un immeuble sont fermées par le chiffre. L’air n’a pas de code.
    L’humain par cette numérisation s’étrangle lui-même. Il est déjà psychiquement atteint. La cervelle en surchauffe d’une journée bien remplie l’empêche de respirer. Je fais le code, je perds mon souffle.
    En ville, il faut se décoder soi-même, se débrancher. L’ultime souffle prévient : il décèle les rythmes, vos propres rythmes, entend la respiration du danger. Car le danger a une respiration, une vibration particulière que la technologie empêche d’entendre.
    La chaîne du câble vous pend haut et court. Plusieurs chaînes, plusieurs câbles ; et ce n’est pas fini.
    Un esclave enchaîné dans la cité, ça se voit. Celui qui tire ses boulets reçoit un regard compassionnel. Celui qui est câblé n’attire rien. Il marche, ordonné comme un ordinateur. Plus il est câblé, plus son sourire se fait hilare.
    Qui entend les oiseaux et qui regarde les nuages et les arbres sacrifiés ? Impossible, dans votre rigidité tout à fait numérique. Le chiffre durcit la matière, la stérilise, la codifie. C’est un anti-souffle par excellence. La science infuse, mais qui boira la tasse ?
    A ce jour, on ne meurt donc plus uniquement sous les bombes.
    On meurt suicidé sous les décombres du chiffre. Les chiffres écoeurés du chiffre, cela viendra un jour !
    Non, ce ne sont pas le changement, ni les réformes, ni les révolutions, ni la Renaissance, ni les trop-dits ni les trop-pleins ni les non-dits, mais le chaos par la panique des chiffres qui sera le véritable libérateur. Je pense, donc j’occis. ..."

    © Le Hors Humain.

    Texte écrit par le Hors Humain, auteur,
    et publié sur ce site pour lecture gracieuse, le 25 Septembre 2015.
    Code de la propriété intellectuelle. Articles L335-2 et suivant.

    FORMAT PAPIER :
    http://www.amazon.fr/ Hors-Humain/dp/1494492989

    – avec Le Hors Humain.

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    « ta colère texte 31 »
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  • Commentaires

    1
    Emma
    Mercredi 15 Mars 2017 à 04:51

    merci à toi pour ce beau texte qui est criant de réalité ...

     

      • Mercredi 15 Mars 2017 à 04:56

        oui il est doué pour cela ...

         

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